Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
L'etincelle des chômeurs

Contribution assurance chômage CGT PEP Lyon

9 Février 2014, 06:48am

Publié par Vladimir Ilich

Les négociations sur l’assurance chômage ont démarré le 17 janvier 2014 et s’annoncent particulièrement dangereuses pour les chômeurs et les précaires actuels et à venir.

La délégation CGT conduite par Eric Aubin va devoir faire face à l’augmentation massive du nombre de chômeurs mais aussi à ce qui est inscrit dans l’ANI et qui pose un préalable « Les partenaires sociaux veilleront à ne pas aggraver ainsi le déséquilibre financier du régime d’assurance-chômage. »

Cet accord (l’ANI) proposé par le gouvernement Hollande, paraphé par la CFDT, la CGC, la CFTC et le patronat et largement contesté par la CGT revient comme il se doit dans la négociation chômage au travers des droits rechargeables notamment.

Contrairement à ce qui est propagé par le patronat et les réformistes en touts genres la question des droits rechargeables est un recul social majeur, qui vas aggraver la pauvreté et la précarité de ceux qui ont perdu et perdront leur emploi, tout en justifiant le gel voir le recul du taux de cotisation UNEDIC.

La question de l’indemnisation des chômeurs est indissociable du salaire socialisé ; c’est pour cette raison fondamentale que l’on doit aborder l’indemnisation en parlant du salaire brut qui est le socle du financement de la protection sociale solidaire.

A la Libération, le CNR, avec Ambroise Croisat, Cgtiste et communiste au gouvernement, ministre des travailleurs, en créant la sécu est partie d’un principe simple. La richesse d’un pays est le fruit du travail humain, une partie de cette richesse est distribuée sous forme de salaire individuel, une autre distribution doit se faire sous forme de salaire socialisé obligatoire afin de protéger solidairement les gens des accidents de la vie, de la naissance à la mort.

La gestion de ce système était confiée à des administrateurs élus et puisqu’il s’agissait du salaire socialisé il appartenait aux salariés de le gérer majoritairement : c’est ce que l’on a appelé la gestion ouvrière. Elle a été maintenue jusqu’en 1967, une ordonnance instaurant alors le strict paritarisme. Le ralliement d’un seul syndicat au patronat suffit à faire basculer la décision de son côté.

Cette protection sociale devait intégrer la perte d’emploi et l’assurance chômage devait être la 5ème branche de la sécu s’ajoutant aux 4 qui existent encore aujourd’hui: maladie, retraite, accident du travail et famille. On peut aisément comprendre qu’en 1945 le chômage n’était pas la question première d’un pays dévasté, ruiné par la guerre et manquant de main d’œuvre.

Ce n’est qu’en 1958 que l’UNEDIC fut créée mais si elle fut bien rattachée à la protection sociale elle fut coupée de la sécu – ce qui sera fatal en 2009 lors de la fusion Unedic-ANPE au lieu d’une fusion logique Unedic-Sécu- et inaugurait une nouvelle forme de gestion, le paritarisme qui attribuait 50% des postes au patronat, les autres 50% étant répartis également entre organisations syndicales quelle que soit leur importance ou leur représentativité.

Dans ce contexte, depuis des décennies et en particulier les deux dernières, le CNPF-MEDEF- qui n’a jamais accepté la création de la sécu - se bat, aidé (ou pas combattu) par les gouvernements qui se sont succédés, pour remettre en cause la notion même de protection sociale financée par la cotisation sociale.

Les repères revendicatifs*(fiche 9) de la CGT sont sans équivoque sur l’indemnisation des chômeurs qui selon la CGT doivent avoir un revenu de remplacement à hauteur de 80% du dernier salaire avec, au minimum le SMIC CGT jusqu’au retour à l’emploi : c’est dire si nous sommes loin des propositions du gouvernement qui impose à ces négociations de ne pas déséquilibrer l’assiette globale du financement de l’UNEDIC, alors que le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter.

Contrairement aux détracteurs (toujours animés par la pensé de Denis Kessler) de la protection sociale qui devrait couvrir l’indemnisation de tous les chômeurs (RSA/ASS/AER/Primo demandeurs) par la cotisation sociale le système conduit à un truchement qui sort les chômeurs indemnisés en les faisant basculer d’abord sur la fiscalité dite « solidarité nationale »(ASS), puis dans des dispositifs de pauvreté/inemployablité (RSA) dans une logique de redistribution a minima.

Lire la suite document ci joint